Le Dîner de cons

Pierre Brochant, célèbre éditeur parisien, organise chaque mercredi avec des amis un « dîner de cons » : chaque organisateur amène avec lui un « con », intarissable sur un sujet précis, qu’il a déniché au hasard. Ensuite, les organisateurs se moquent des « cons » toute la soirée sans que ces derniers s’en rendent compte. À l’issue du repas, on choisit le champion.

Un ami, Jean Cordier, lui en a trouvé un fabuleux lors d’un trajet en TGV : François Pignon, employé du ministère des Finances qui se passionne pour les constructions de maquettes en allumettes. Pierre Brochant, victime d’un tour de reins à la suite d’un faux mouvement au golf, décide de le recevoir chez lui avant de l’emmener au dîner, afin de l’« étudier » un peu. Offusquée par le concept d’un dîner de cons et ne souhaitant pas en être complice en rencontrant l’intéressé, Christine, la femme de Pierre, décide de quitter les lieux sous le regard du docteur Sorbier, appelé pour le tour de reins de Brochant, qui semble amusé par le concept de dîner de cons.

Brochant est immobilisé chez lui pour recevoir Pignon et devra se résoudre à renoncer à son dîner. Soudain, Christine laisse un message sur son répondeur pour lui annoncer leur rupture. Pignon, que sa femme Florence a quitté deux ans auparavant pour un collègue que lui-même trouve stupide, comprend sa souffrance psychologique et se met en tête de l’aider malgré les supplications continuelles de Brochant pour être laissé seul.

Brochant demande à Pignon d’appeler le docteur Sorbier pour soigner son tour de reins, aggravé par une chute malencontreuse de Pignon alors qu’ils partaient pour se rendre au dîner. Une nouvelle maladresse de Pignon lui fait appeler le mauvais numéro dans le carnet d’adresses de Brochant. Lorsqu’il demande le nom de la personne au bout du fil, croyant alors parler à « Marlène, sa sœur », il confie dans le détail à cette dernière la détresse amoureuse de Brochant. Brochant explique alors à Pignon qu’il a révélé à Marlène Sasseur, une nymphomane hystérique amoureuse de lui, qu’il est désormais célibataire. Ce dernier, voulant à tout prix éviter qu’elle ne débarque chez lui, charge alors Pignon de la rappeler et de lui dire que sa femme est rentrée, car il sait que s’il le fait lui-même, il en aura pour des heures. Pignon commet une nouvelle gaffe et Marlène est déterminée à venir. Brochant appelle Marlène à son tour, et, dans la conversation téléphonique, Marlène suspecte que sa femme est retournée auprès de Juste Leblanc, qui était le meilleur ami de Pierre, avant qu’il ne lui prenne Christine, femme et coautrice de Leblanc pour leur livre, Le Petit Cheval de Manège. Pignon et Brochant élaborent un stratagème pour en avoir le cœur net. Pignon se fait passer pour un producteur de films, le Belge George Van Brugel des Films du Plat Pays, souhaitant adapter au cinéma le livre écrit à l’époque par Leblanc et Christine. Pignon se prend au jeu et en finit par oublier Christine. Brochant le charge alors de rappeler Leblanc, mais, par maladresse, Pignon révèle à Leblanc le numéro de téléphone auquel il est joignable, qui n’est autre que le numéro de Brochant. Juste Leblanc, qui a démasqué la supercherie, n’a cependant pas gardé de rancœur envers son vieil ami et lui propose de lui dire quelque chose si jamais il en sait plus.

Pierre se prépare à aller au lit et enjoint Pignon de faire barrage si Marlène se rendait chez lui. Prise de remords, Christine décide de rentrer à la maison. Pignon l’intercepte sur le pas de la porte et, la prenant pour Marlène, ment sur l’état affectif de Brochant en lui affirmant qu’il n’est pas affecté du tout par le départ de sa femme. Apprenant de surcroît l’existence d’une maîtresse de son mari, Christine s’en va pour de bon. Pignon confirme à Brochant qu’il a viré Marlène et Juste Leblanc arrive pour aider Pierre à retrouver Christine.

Leblanc suspectant que Christine pourrait s’être réfugiée dans les bras d’un publicitaire connu, l’obsédé sexuel Pascal Meneaux, qui lui a déjà fait des avances, Brochant doit se résoudre à quémander l’aide de Pignon, qui peut lui trouver son adresse, par l’intermédiaire de Lucien Cheval, son collègue du Ministère des Finances qui travaille en ce moment sur le contrôle fiscal de Meneaux. Alors que Pignon regarde le match de foot pour savoir quand est la mi-temps afin d’appeler Cheval tranquillement, il est appelé par un Brochant furieux. La véritable Marlène Sasseur est arrivée au domicile de Brochant. Ne désirant pas la voir, Brochant l’éjecte sans ménagement de son appartement. Brochant se rend compte que Pignon a en réalité renvoyé sa femme et lui ordonne de partir immédiatement, mais Leblanc le convainc de rester afin qu’il appelle Cheval. Après une querelle de supporters de football, qui l’oblige à rappeler une deuxième fois, Pignon invite Cheval à les rejoindre dans l’appartement de Brochant. Branle-bas de combat ensuite pour dissimuler les bibelots et autres tableaux de valeur – provenant visiblement de revenus non déclarés au fisc – qui parsèment l’appartement, Cheval étant « un des meilleurs contrôleurs de la boîte ». N’ayant comme boisson que des grands crus à servir à ses invités, et ayant appris que Cheval a une bonne connaissance des vins, Brochant ajoute du vinaigre dans le vin qu’il compte lui servir pour prétendre qu’il vit modestement. Dès son arrivée, Cheval n’est toutefois pas dupe, ayant repéré les marques sur les murs ou la poussière sur les tables qui trahissent la présence récente de certains objets. Cependant, Cheval reste hilare et ne rate jamais une occasion de faire des plaisanteries, au grand dam de Brochant. Ce dernier s’énerve et Cheval lui donne immédiatement l’adresse. Leblanc lui propose une stratégie : appeler Meneaux en se faisant passer pour un ami de son associé Jean-Paul Roussin et lui faire croire que Brochant et des amis costauds viennent chez lui pour tout casser car il est au courant pour Meneaux et sa femme. Soit Meneaux vire Christine par panique, soit elle n’est pas chez lui.

Alors que Pignon n’avait cette fois-ci fait aucune gaffe dans le texte à réciter pour passer le coup de téléphone anonyme à Meneaux, ce dernier lui apprend qu’il n’est pas avec Christine, mais avec Charlotte, la femme de Cheval, son contrôleur fiscal, qui le persécute depuis des mois. Désappointé, Cheval rappelle Meneaux et ordonne à sa femme de quitter les lieux immédiatement. Il avale d’une traite le verre de vin trafiqué par Brochant, ce qui l’oblige à se rendre en catastrophe vers les toilettes. Mal orienté par Pignon, il découvre la pièce où ont été entreposés tous les biens de valeur que Brochant voulait lui dissimuler. Reprenant ses esprits, Cheval promet de revenir très prochainement pour un contrôle fiscal en bonne et due forme.

Leblanc quitte l’appartement et promet à Brochant de le prévenir si Christine donne des nouvelles lorsque le téléphone sonne. C’est l’hôpital qui prévient que cette dernière a eu un accident de voiture. Brochant décide de se rendre à l’hôpital seul malgré son tour de reins. Le téléphone sonne à nouveau, Pignon décroche et réceptionne un appel désespéré de Marlène Sasseur, qui regrette de s’être éprise de Brochant, qu’elle considère méchant et égoïste. Elle lui révèle que Brochant participe chaque semaine à un dîner de cons. Pignon comprend alors la véritable nature du dîner auquel il a été convié.

Alors que Pignon réclame des explications sur le dîner, Christine appelle, elle est toujours fâchée après Pierre et lui apprend qu’elle ne veut pas le voir. Ironique avec Pignon, qui le voit désormais comme un homme méchant et désespéré, Brochant se réfugie dans l’alcool et les médicaments.

Pignon décide alors de sa propre initiative d’appeler Christine. Il réussit à la convaincre de changer d’avis en lui expliquant tous les efforts réalisés par son mari pour la retrouver ce soir, et en lui garantissant qu’il s’est débarrassé de sa maîtresse, s’est réconcilié avec son ami Leblanc et a affronté un contrôleur fiscal. Il lui explique également le désastre qu’a provoqué sa rupture avec sa femme deux ans auparavant dans sa vie. Devant l’incrédulité de Christine, qui suspecte que cette conversation a été commandée par Brochant, Pignon prétexte avoir quitté l’appartement et appelé d’une cabine téléphonique. Au terme de cet appel, Christine promet de réfléchir et tout semble enfin arrangé, et Brochant s’excuse humblement auprès de Pignon pour l’avoir considéré comme un « con », s’engageant à ne plus jamais utiliser ce mot à la légère. C’est alors que Christine appelle le domicile de son mari et Pignon décroche le combiné, une nouvelle maladresse qui laissera Christine, voyant que Pignon lui a menti, douter de la sincérité de son mari et raccrocher immédiatement. Tout est à recommencer. La dernière scène montre Pignon navré essayant de rattraper sa bourde irréparable, devant Brochant répétant sans cesse « Mais quel con ! ».

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