Arsène Lupin Gentleman-Cambrioleur

Arsène Lupin est arrêté : l’aventure est-elle donc finie pour lui ? Erreur ! Elle ne fait que commencer. C’est quand il est sous les verrous que la police devrait se méfier. Lupin change de domicile, de costume, de tête et d’écriture, connaît tous les passages secrets et prend rendez-vous avec ses victimes avant de les cambrioler ! C’est le plus gentleman de tous les filous.

Au revoir là-haut

Ils ont miraculeusement survécu au carnage de la Grande Guerre, aux horreurs des tranchées. Albert, un employé modeste qui a tout perdu, et Edouard, un artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », comprennent vite pourtant que leur pays ne veut plus d’eux. Désarmés, condamnés à l’exclusion, mais refusant de céder au découragement et à l’amertume, les deux hommes que le destin a réunis imaginent alors une escroquerie d’une audace inouïe… Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants. Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose avec talent la grande tragédie de cette génération perdue.

Le grand cahier

Klaus et Lucas sont jumeaux. La ville est en guerre, et ils sont envoyés à la campagne, chez leur grand-mère. Une grand-mère affreuse, sale et méchante, qui leur mènera la vie dure. Pour faire face aux atrocités qui les entourent, Klaus et Lucas vont entreprendre seuls une étrange éducation. Dans un style enfantin et cruel, chaque événement de leur existence sera consigné dans un «grand cahier».

La vie ripolin

Que feriez-vous si votre enfant était atteint d’une maladie incurable? Vous tenteriez l’impossible, bien sûr. Avant de vous habituer à l’intolérable. Ou bien vous essaieriez d’oublier.

Charlie, lui, s’efforce de ne pas oublier. Simplement, il voudrait tout effacer, reprendre à zéro. Alors, il écrit le roman vrai de sa vie: il était une fois une maison.

Et, dans cette maison, une famille: Charlie et sa femme, Victoire (alias Samothrace), leurs trois enfants et leur chat. Charlie souffrait. A cause de Benjamin, le petit garçon autistique. Et de son propre père, mal aimé, mal traité. La nuit, Charlie s’évadait dans des rêves sucrés. Le jour, il partait au volant de sa voiture, n’importe où. Il voulait, disait-il, repeindre la vie aux couleurs naïves de l’arc-en-ciel.

Qui est Charlie? D’où vient-il? Les clés de cette histoire sont cachées dans le passé, un passé que Jean Vautrin fait revivre avec une puissance qui n’appartient qu’aux grands visionnaires. Transfigurées, l’Occupation, la guerre d’Algérie, les années 50 ressurgissent comme autant de blessures où le tragique côtoie le burlesque. Jean Vautrin joue le tout pour le tout dans ce roman autobiographique qui mêle le scintillement du rêve et les éclats brisés de la réalité dans un éternel présent.

Jean Vautrin est né en 1933 en Lorraine. Cinéaste, écrivain, il a obtenu le Goncourt de la nouvelle pour Baby-Boom (paru en 1985).

Petit éloge du petit déjeuner

«Prendre ensemble le petit déjeuner, c’est forcément partager bien plus qu’un repas : il y flotte des restes de rêves, des lambeaux de sommeil, la nostalgie des draps ou de la chaleur de la couette ; le corps encore engourdi enchaîne les gestes automatiques, le visage n’a pas eu le temps de reprendre le masque du travail, un soupçon de maladresse fait s’entrechoquer les tasses et les couverts, et le regard se perd sur le nuage de lait qui s’épanouit dans le mug de thé. On ne partage pas le petit déjeuner avec n’importe qui.»

La neige en deuil

« L’attache du traîneau se tendait, se relâchait, selon le relief du terrain. Isaïe serrait la corde dans sa main blessée. Un sourire crispait ses lèvres. Son regard ne quittait pas la figure de cette femme, venue des Indes, qui descendait au fil de la neige et le tirait lui-même en avant.»,Par trois fois, le mauvais sort s’est abattu sur Isaïe. Hier guide réputé de haute montagne, il vit désormais reclus dans la maison familiale où seule la présence de quelques brebis et de son frère Marcellin le relie encore au monde des vivants. Mais ce dernier étouffe et veut à tout prix échapper à cette vie misérable. Aussi, lorsqu’un avion long-courrier s’écrase sur le sommet inaccessible qui domine le village, les deux frères reprennent le chemin de la montagne. On dit que l’épave contient de l’or, et d’inestimables promesses d’avenir.

Ce que je sais de Vera Candida

Quelque part dans une Amérique du Sud imaginaire, trois femmes d’une même lignée semblent promises au même destin : enfanter une fille et ne pouvoir jamais révéler le nom du père. Elles se nomment Rose, Violette et Vera Candida. Elles sont toutes éprises de liberté mais enclines à la mélancolie, téméraires mais sujettes aux fatalités propres à leur sexe. Parmi elles, seule Vera Candida ose penser qu’un destin, cela se brise. Elle fuit l’île de Vatapuna dès sa quinzième année et part pour Lahomeria, où elle rêve d’une vie sans passé. Un certain Itxaga, journaliste à L’Indépendant, va grandement bouleverser cet espoir. Un ton d’une vitalité inouïe, un rythme proprement effréné et une écriture enchantée. C’est ce qu’il fallait pour donner à cette fable la portée d’une histoire universelle : l’histoire des femmes avec leurs hommes, des femmes avec leurs enfants. L’histoire de l’amour en somme, déplacée dans l’univers d’un conte tropical, où Véronique Ovaldé a rassemblé tous les thèmes – et les êtres – qui lui sont chers.

La grammaire est une chanson douce

La Grammaire est une chanson douce est une fantaisie joyeuse. Jeanne, la narratrice, une jeune adolescente, pourrait être la petite soeur d’Alice, l’héroïne de Lewis Carroll, précipitée dans un monde où les repères familiers sont bouleversés. Avec son frère aîné, Thomas, elle voyage beaucoup : leurs parents sont séparés et vivent chacun d’un côté de l’Atlantique. Un jour, leur bateau fait naufrage et, seuls rescapés, ils échouent miraculeusement sur une île inconnue.
Accueillis par Monsieur Henri, un musicien poète et charmeur, ils découvriront un territoire magique où les mots mènent leur vie : ils se déguisent, se maquillent, se marient. C’est une promenade dans la ville des mots, pleine d’humour et de poésie, où les règles s’énoncent avec légèreté. Les tribus de verbes et d’adjectifs, les horloges du présent et du passé s’apprivoisent peu à peu, au rythme des chansons douces de Monsieur Henri.

La preuve

Au-delà de la fable, on se livre ici à l’exploration impitoyable d’une mémoire si longtemps divisée, à l’image de l’Europe. A travers le destin séparé de Lucas et de Claus, les jumeaux du Grand Cahier, Agota Kristof nous révèle que, dans l’univers totalitaire, générosité et solidarité sont parfois plus meurtrières que le crime.